Cette information qui a suscité un réel soulagement au sein de la communauté étrangère vivant sur le sol ivoirien prend à contre-pied toute l’orthodoxie professée par les théoriciens d’une Côte-d’Ivoire xénophobe.
Une telle annonce reste aussi un camouflet à celui qui en 1991, en tant que Premier ministre d’Houphouët-Boigny, avait institué, pour la première fois, la carte de séjour : Alassane Ouattara.
L’Administration Bédié qui prendra le témoin maintiendra, de toute évidence, « la carte Ouattara », puisque seul le socialiste Laurent Gbagbo, alors Secrétaire Général du FPI l’avait dénoncée au moment de son instauration en 1991.
La relation de Ouattara à la carte de séjour repose sur une énigme, voire un paradoxe : une posture d’extrême droite pour une personnalité considérée par l'opinion publique comme ayant des origines étrangères (son père, chef traditionnel au Burkina Faso y a vraissemblablement été inhumé).
Le caractère paradoxal d’un tel choix se dissipe dès que l'on sait qu’il est fondé sur l’opportunisme, matière première de la carrière de bon nombre d'hommes politiques.
Plus libéral par formation que par conviction, Ouattara est tout aussi peu sensible aux considérations humanistes si chères aux paroisses de gauche. A défaut de substrat idéologique clair, l'homme vogue à vue, depuis ce jour où fasciné par les lambris des salons Houphouétiens, il s’est mis en tête d'échanger son costume de technocrate contre le boubou de la contestation politique à relents régionalistes.
Les vents qui le jettent au large des côtes ivoiriennes, par un soir des années 90, sont ceux de la contestation du régime autocratique d’Houphouët et la radicalisation de la crise économique qui sévit depuis le début des années 80.
Appelé à la rescousse par un PDCI aux abois, Ouattara préférera très vite le jeu politique à la tâche technique qui lui avait valu d’être le premier (et d’ailleurs le seul) premier Ministre d’Houphouët.
C'est dans le jeu de séduction d'un PDCI profondémént "droitiste", qu' il instaurera, au mépris de la spécificité sociologique de la Côte-d’Ivoire, la carte de séjour, seul acte administratif de l'affirmation identitaire rampante.
Endossant, et radicalisant ainsi les présupposés de ce qui deviendrait l’ivoirité, Ouattara mettra une sorte de ligne de démarcation poppérienne entre ivoirien de souche et ivoiriens d'adoption, nationaux et non-nationaux, ligne virtuelle dont l' activation prend une certain fait dans les événements de septembre 2002.
L’histoire de la "Carte Ouattara" est celle de la plus grande imposture qu’ait jamais donné à voir une organisatiuon politique de la sous-région ouest-africaine. Instaurer des conditions d’austérité sans limite pour les étrangers et - une fois le pouvoir perdu - crier au loup en faisant endosser à ses successeurs le poids de la faute !
Ouattara dénonçant « la xénophobie » en Côte-d’Ivoire ce serait Sarkozy, demain, stigmatisant charter et karcher en France. Simple imposture. Double forfaiture. Triple révisionnisme !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire