« Je suis à la disposition de Gbagbo ! », aurait dit la compatriote de Poncet, Mme Girardin, Ministre des Colonies aux micros de nos confrères. Et voici donc qu’après 12 vols infructueux en terre ivoirienne, la femme qui perdait son temps, a pu être sauvée en touchant un pan de veste. Sainte allégresse, paix et joie, hosanna ! Elle l’a dit, la compatriote de Destremau « Je suis à la disposition de Gbagbo ! ».
Pour ceux qui aiment les dessins, elle dit que notre Président peut disposer d’elle et « entièrement » comme l’ajoute, impertinente, la presse nationale. Mais la femme qui s'épanche ainsi est celle qui avait cru dénoncer une dictature rampante en Côte-d’Ivoire. On a entendu ses potins sur le mandat de notre Assemblée nationale, on l’a vue, le déguisement assorti, en galante compagnie à la décharge d’Akouédo. D’autres cabrioles ont émaillé 13 excursions désespérément stériles en Côte-d’Ivoire.
Mais à voir les tours et girations de Giradin, on comprend mieux que rien de grand ne se fait sans passion. Rien de gros non plus. Autrement comment la Ministre des Colonies a t-elle pu dire que la France n’a aucun intérêt, vraiment aucun intérêt particulier en Côte-d’Ivoire ? De la passion pour l’imposture, il en aura fallu aussi, pour lancer : « Je viens régulièrement dans votre pays, j’ai toujours indiqué que j’étais à la disposition du Chef de l’Etat s’il souhaitait me rencontrer… » !
(Non chérie, c’est toi la française…tu sais bien que dans ce cas là, la tournure juste – le Dire bien – aurait été « s’il souhaitait me recevoir », Gbagbo n’ayant pas à rencontrer un ministre, mais à le recevoir éventuellement, comme ce fut justement le cas pour toi, « presqu’en fin de journée », le vendredi dernier. Tu sais.
Et à la fin de l’audience comment as-tu exprimé ta joie d’être enfin reçue par le Président?) « J’en suis heureuse pour deux raisons. La première, c’est que j’y vois une reconnaissance du rôle important que joue la France pour aider, dans le cadre des actions de l’ONU, la communauté internationale. Je veux y voir aussi le souci d’avoir des relations apaisées avec la communauté internationale… ».
Ainsi donc, après avoir reçu Renaud Vignal, Poncet, Bentégeat, Alliot-marie, De Villepin, Tintin et Scoubidoo, il fallait nécessairement recevoir Madame la Ministre des Colonies, pour que soit enfin vus la « reconnaissance du rôle important de la France » et le souci d’avoir des relations apaisées avec, ni plus ni moins, « la communauté internationale » ?
Excusez du peu ! Encore que le « souci d’avoir des relations apaisées avec la communauté internationale » n’est même pas perceptible de Madame, elle « veut » simplement, par charité chrétienne, le voir. Et Madame d’enfoncer passionnément le clou : « J’ai rappelé au Président Gbagbo quelle était la politique de la France (…) faire en sorte que les ivoiriens puissent (…) avoir un Président légitime pour les années à venir ».
Au-delà des insultes d’illégitimité et d’ignorance faites au Président d’une République membre de l’ONU, une telle déclaration, a l’avantage de nous rappeler, si besoin en était encore, la culture d’arrogance de l’essentiel des interlocuteurs français de la Côte-d’Ivoire et de l’Afrique en général. De Renaud Vignal, hussard des chancellerie, au malthusien attardé Pascal Sevran, il y a une tradition d’arrogance à laquelle ne veut déroger la Ministre des Colonies et elle l’a bien montré.
Cependant l’intervention de Madame, sans être un modèle de courtoisie, représente, au regard de ses précédentes déclarations, un essai laborieux de civilité et même de sincérité. Celle qu’une audience console et suffit à convaincre de la « reconnaissance du rôle important de la France» cache mal son réel sentiment d’inutilité dans la résolution à la crise ivoirienne. Brigitte Girardin sait bien que les acteurs politiques de ce pays, de quelque bord qu’ils soient, n’ont plus aucune considération particulière pour le GTI.
Il n’y a qu’à lire les récentes déclarations de l’opposition sur la « capitulation » et l’ « impuissance », de nos travailleurs internationaux d’Attécoubé (Sebroko) pour s’en convaincre …
Finalement, à part la mine sympathique de Rodolphe Adada – en nœud papillon dans notre pays en guerre – le scaphandrier de Girardin à la décharge d’Akouédo et les coutumières bouderies de Schori, que devra-t-on retenir du GTI ? Peut-être rien.
Excellences Lectrices, Excellences Lecteurs, question à deux sous : Gbagbo a-t-il quelque chose à faire de la disponibilité de Brigitte ? Je pense que non. Vous me pardonnerez de ne pas vous dire pourquoi.
2 commentaires:
Le PR n'avait pas a remetre a cette dame le baton avec lequel elle a voulut le frapper. Enfin, voyons, elle insinue que le PR ne serait pas un president legitime. Je pense sincerement que notre PR ne devrait plus recevoir ce genre de personnage qui porte atteinte a l'image de notre pays en le faisant passer pour une republique bananiere. Les detracteurs de notre pays ont deja bien trop de canaux mediatiques pour que nous leurs en offrions d'autres.
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